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27 octobre 2011

ToshI - Samurai Japan

Samurai Japan est l'album qui marque le départ de ToshI du label de Masaya, une grosse déchirure dans sa carrière et dans son aliénation musicale aux restes de secte qui se disputaient sa carcasse. Avec deux guitaristes talentueux -Sugizo et Pata, on n'a pas tenté de faire dans l'inconnu- on peut s'attendre à un certain renouveau, effectivement. Qu'en est-il réellement ?

Samurai Japan

Samurai Japan s'ouvre sur Airport, une ballade qui semblerait tout droit sortie d'un album de X, sans les arpèges et délires pianistiques du leader ô combien légendaire pour sa folie furieuse, confondant sans cesse son instrument avec une batterie (surtout depuis le retour du groupe), j'ai nommé Yoshiki. À part quelques falsetti, le petit gars à la mâchoire carrée fait preuve d'une capacité vocale époustouflante. J'ai frissonné sur certaines parties chantées, et mon chauffage est quand même poussé à fond. La différence avec une ballade chantée lors d'un concert de X JAPAN ? La voix n'est pas samplée lors des longues tenues de notes, l'organe de ToshI n'est donc plus comparable à une guitare hidesque équipée d'un sustainer. Et ça, ça fait quand même plaisir, d'autant que le solo du morceau (sûrement exécuté par Sugizo, et son cultissime floyd sur final) ne manque pas d'intérêt !

Suit Amaoto (son de la pluie ?), sûrement le moins bon morceau de l'EP. Une ballade à la Masaya qu'on passera vite fait, d'autant qu'elle est quand même putain de longue et répétitive, point de vue émotions un Perfect love n'est pas même menacé. Ceci dit et c'est répétable pour tout l'EP, la voix de ToshI est vraiment au top.

Le morceau éponyme de l'album est sûrement à la fois le plus ridicule et le plus puissant de la galette. Autant le rythme enlevé donne envie de larguer sa minerve et de headbanguer comme un dézingué, autant le refrain est ridicule à souhait! Le riff du morceau vient totalement relever le niveau et le solo final donne envie de se pendre avec les tripes qu'on s'est sorti pour ces quatre minutes de pur plaisir coupable tant il est bon. On retrouve dans ce Samurai Japan le son de Pata alors forcément, y'a pas le choix : c'est du mahousse, loin de la mousse synthétique floydesque. Assez rapide, un solo heavy comme à l'époque X, le twin guitar en moins ! Sugizon, si t'as joué ça, alors t'as changé mec, et c'était vraiment une bonne idée.

L'écoute se clôt sur Haru no ibuki, entre ballade et rock. Pas vraiment une power ballad, pas non plus un morceau hendrixien, mais un titre qui ne déparerait pas sur un Grace ou un Mission. On est loin, bien loin des oeuvres précédentes que ToshI nous a donné à écouter.

En réécoutant tout ça plus avant, on s'aperçoit de deux choses. D'abord, la présence on guitar de Sugizo en mode omniprésence, qui tire sa crampe comme il peut (désolé Sugizon, un floyd ça s'utilise pas comme ça à la base!) et fait passer des soli quand même pas trop mal maîtrisés, avec un Pata aux rythmiques qui sonne vraiment... ben Pata quoi, on peut citer le solo du morceau éponyme carrément à tomber par terre. L'impression finale qui se dégage de cet album n'est pas sans évoquer les titre inédits des singles de transition entre Mission et Aoi hoshi no tabibito (le voyageur de l'étoile bleue. Sérieusement, ils avaient fumé quoi le jour où ils ont sorti ce nom d'album oO), on retrouve un ToshI au meilleur de sa forme vocale, entouré de musiciens qui modèrent leurs élans un minimum afin de laisser au chanteur le champ libre pour donner son ambiance personnelle à l'EP. Un disque à écouter pour voir à quel point le X JAPAN de maintenant, c'est dépassé. Mais surtout, un EP à ne pas regarder : on touche peut-être avec cette pochette le rendu le plus kitsch des albums de ToshI, le rendu de photo le plus hideux au possible, même en sachant qu'on ne pourra jamais faire pire que les jaquettes période Masaya réalisées sous un logiciel de cartons d'invitations ou de cartes de condoléances, au choix.

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